Vol circulaire commandé

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Vol circulaire commandé

Découvrir le vol circulaire commandé

Comment prendre plaisir en tournant en rond ? Le nom de Victor Tatin vous est sans doute inconnu. Et pourtant, cet officier de marine, qui, le premier, fit décoller un modèle réduit « d’aéroplane » à moteur à air comprimé entraînant deux hélices tractives figure en bonne place au musée de l’air. Avec un modèle attaché à un pylône sur un rayon de giration de 15 mètres, il accomplit le premier vol stable en vol circulaire à Chalais Meudon sur une piste en bois. Nous étions en 1879 !

On ne parlait alors pas encore d’aéromodélisme, mais le concept du vol circulaire était inventé. Muni d’une queue stabilisatrice, l’appareil décollait du sol et volait parfaitement en vol circulaire. Cette expérience a permis l’estimation de la taille à donner à un aéroplane avec la puissance motrice nécessaire. Il fallu attendre 70 ans pour que le vol circulaire revienne à la mode, en tant que loisir aéromodéliste puis sport de compétition. Avant la seconde guerre mondiale des modélistes américains se remirent à l’ouvrage grâce à l’avènement des moteurs thermiques miniaturisés. Le système de commande par palonnier et renvoi à un guignol fut mis au point, le vol circulaire moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui était né.

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Finalement quelles origines ?

Cependant l’origine réelle du vol circulaire reste encore obscure et controversée, mais on considère généralement que la première personne qui a utilisé un système manifestement moderne est Oba St. + Clair, en juin 1936, près de Gresham en Oregon. Mais le nom le plus associé à la promotion du vol circulaire est Nevilles E. « Jim Walker », inventeur du système breveté connu sous le nom de « U-control » qui était une marque déposée.

Parlons maintenant de la légende : il est courant d’entendre dire que le vol circulaire serait né sur un porte avion américain quelque temps avant l’entrée en guerre des États-Unis, faute d’espace et de possibilités de récupération, le vol captif s’imposant. Mais cela n’est qu’une légende. Belle certes ! Mais légende quand même !

Vous avez compris tout de suite que le vol circulaire ne nécessite que peu d’espace. Une demi-sphère de 22 mètres de rayon suffit. Quelques consignes de sécurité qui doivent être draconiennes et respectées, bordent cette activité aéromodéliste.

L’aéromodélisme comporte quatre grandes disciplines : le vol libre, le vol radiocommandé, l’astromodélisme, et le vol circulaire. Vouloir les comparer consisterait à vouloir comparer au sein de l’athlétisme les disciplines des sauts, avec les courses de fond ou celles du sprint ou de celles des lancers. Comparaisons impossibles, chacune à ses charmes, ses difficultés, ses contraintes techniques et physiques, ses passionnés et… ses détracteurs.

Le vol circulaire a eu ses heures de gloire à partir de la fin des années cinquante et s’est éclipsé à la faveur de l’avènement et de la vulgarisation de la radiocommande. Mais cette discipline n’est pas morte, elle intéresse moins le marché de l’aéromodélisme… ce que l’on comprend, c’est donc une difficulté supplémentaire à surmonter pour mieux la faire connaître. Autre particularité : le vol circulaire ne se conçoit réellement qu’au travers de la compétition et de la confrontation avec soi-même ou avec des adversaires. Quatre catégories ont été codifiées et font l’objet de compétitions aux niveaux régional, national et international : la vitesse, l’acrobatie, le team-racing et le combat. Des filières de formations permettent l’apprentissage, la formation et l’accession aux plus hautes marches des podiums nationaux et internationaux.

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La vitesse : toujours plus vite !

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Historiquement, la vitesse fut la première catégorie codifiée et pratiquée en compétition. L’épreuve consiste à atteindre une vitesse maximale sur un kilomètre, départ lancé.

Lors d’une épreuve de vitesse, chaque concurrent dispose d’un crédit de 3 vols. La meilleure performance accomplie est prise en compte pour le classement final. Chaque vol représente un effort violent pour le pilote, qui pivote une douzaine de fois sur lui-même en moins de douze secondes, lorsque son avion atteint 300 km/h. Le record du monde récemment établi lors de championnats d’Europe est de 305 kilomètres/heure (Ken Morrissey – Grande Bretagne).

Outre la vitesse, la qualité du vol est jugée afin qu’il demeure conforme à la réglementation de la catégorie : la performance technique est associée à la performance sportive. En général, les modèles de vitesse sont asymétriques. Ils n’ont qu’une seule aile intérieure d’un mètre de longueur. Le carburant imposé est composé de 80% de méthanol et de 20% d’huile de ricin. On l’appelle carburant FAI (également utilisé en racers thermiques radiocommandés).

Il existe une catégorie internationale le F2A (ou vitesse FAI), le moteur est de 2,5cc sa vélocité est supérieure à 35000 tours minutes, les vitesses atteintes supérieures à 300 km/h. Le poids est inférieur à 500 grammes. Le rayon de giration est de 17,69 m (9 tours pour 1km parcouru).

Mais il existe aussi au niveau national une catégorie qui regroupe les cylindrées 3,5cc, 5cc et 10 cc. Les jauges des modèles étant différentes, le classement se fait par rapport au record de la cylindrée. Les modèles 3,5 cc tournant autour de 250 km/h, alors que les 10 cc tournent plutôt au-delà de 300 km/h, le record de France étant de 332 km/h.

Dernière précision : les pilotes engagent leur poignée dans une fourche centrale afin de ne pas exercer de forces physique en tirant le modèle vers l’avant afin de lui donner une vitesse complémentaire. Comme vous le voyez c’est un sport… dans lequel les Français excellent. Patrick Constant (1980) puis Eddy Billon (1994)… La dernière médaille récoltée date des championnats d’Europe 2011 en Pologne où Aurélie Aubé nous a gratifiés d’une médaille de bronze en catégorie Junior.

L’acrobatie : pour faire bonne figure !

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Loopings, renversements, vols dos, sabliers, huit horizontaux et verticaux, trèfles à quatre feuilles, autant de termes qui désignent les figures que peuvent dessiner les modèles d’acrobatie dans leur demi-sphère d’évolution.

L’acrobatie en vol circulaire consiste à faire effectuer à un modèle un programme de figures imposées dans un ordre précis. Selon la catégorie, il se déroule en six ou en sept minutes. Cette discipline peut se comparer dans les qualités requises et son déroulement à la voltige RC. La France a eu ses heures de gloire dans les années 2000 avec les sociétaires de l’Aéro Club de Saint Etienne : Rémi et Gilbert Béringer et du CM Rouillé : Serge Delabarde. Elle est aujourd’hui en reconstruction avec des jeunes prometteurs.

Si la construction des modèles est encore de mise pour la série nationale, elle ne l’est plus en ce qui concerne la série internationale, puisque 80 % des modèles que l’on rencontre lors des championnats internationaux sont l’œuvre de deux producteurs ukrainiens, eux mêmes compétiteurs.

Cette discipline réclame des heures de vols, si possible coachées. Cela prend du temps au détriment de celui qui devrait être consacré à la construction et à l’amélioration des modèles. La catégorie nationale est similaire à son homologue FAI. Le programme est allégé, les

machines plus simples, les moteurs plus standard, les niveaux des pilotes plus disparates. Mais c’est la catégorie formatrice par excellence en vol circulaire.

Les courses : la Formule 1 du vol circulaire !

coursesLe Team Racing (catégorie FAI) et le Goodyear Racing (catégorie promotionnelle), sont des courses qui mettent en lice trois équipes. Chacune d’entre elles est composée d’un pilote et d’un mécanicien. Les modèles doivent réaliser 100 tours, équivalent à une distance de 10 kilomètres dans le meilleur temps. Leur réservoir étant limité en capacité (7 cc), le pilote doit atterrir au moins deux fois, pour que le mécanicien procède aux ravitaillements au sol.

Le cercle d’évolution étant de 15,92m de rayon, le modèle accomplit 100 mètres par tour. Le moteur utilisé dans ces catégories présente une cylindrée de 2,5 cm3 à auto-allumage, appelé également DIESEL. Le carburant est composé d’un mélange d’éther, de pétrole, d’un lubrifiant et de quelques additifs. Une vingtaine de cm3 de carburant est nécessaire pour accomplir la course, cela implique des ravitaillements qui se déroulent en 3 ou 4 secondes (redémarrage moteur compris).

Les trois pilotes devant se doubler c’est un ballet très spectaculaire qui se joue au centre de la piste. Un réservoir permettant de parcourir un peu plus de 3,3 km, deux ravitaillements sont nécessaires : ce qui ajoute au spectacle. Catching, remplissage sous pression et redémarrage au premier coup d’hélice sont autant de montées d’adrénaline tant pour le pilote et le mécanicien que pour le spectateur.

Les 9 meilleures performances accèdent en demi-finales puis les trois meilleures performances accèdent en finale qui se joue sur 200 tours.

courses 2Cette catégorie est en France une grande pourvoyeuse de titres et de médailles avec trois titres de champions du monde (2000 Jean Maret et Jean-Paul Perret, 2004 et 2006 Pascal et Georges Surugue) puis d’Europe (2007 et 2011) tant chez les seniors que chez les juniors. Ce sport est fortement développé en France, en Russie, en Ukraine, en Australie et plus récemment en Espagne.

Catégorie high-tech s’il en est, le balsa a quasiment disparu de la construction des racers F2C. Fuselage carbone, ailes en sandwich rohacell carbone, train rentrant… le tout dans 330 grammes moteur compris, c’est un concentré de haute technologie qui vole à 240 km/h en ne consommant… pratiquement rien.

Si c’est la Formule 1 du modélisme dans sa version FAI, c’est la formule France en ce qui concerne le goodyear-racing. La course et le règlement de course sont les mêmes. Seules les caractéristiques techniques des modèles changent. Le réservoir n’est plus limité à 7 cc mais à 15 cc. Le fuselage est de type fuselage planche (moteur non caréné). Ces allègements permettent une approche plus simple pour un débutant. Enfin la composition de l’équipe est un élément qui permet la transmission du savoir entre experts et débutants puisque l’équipe ne peut pas être composée de deux experts.

Le combat : la coupe avant la coupe

combatLe combat met aux prises, dans un même cercle, deux modèles qui tractent derrière eux une banderole de papier. Le sport consiste à couper celle de son adversaire le plus de fois possible, en évitant de subir le même sort. Cette épreuve demande au pilote et aux mécaniciens, énormément de réflexes et de précision de pilotage.

Toute coupe faite à la banderole de son adversaire est gratifiée de 100 points. L’épreuve dure quatre minutes, durant lesquelles toutes les figures acrobatiques sont permises. Mais l’attaque directe du modèle de son adversaire est pénalisée par une disqualification. Il arrive souvent que des modèles regagnent prématurément le sol. Alors chaque seconde passée à terre est pénalisée. Lors d’un crash, les mécaniciens doivent transférer la banderole de l’avion endommagé vers l’avion de réserve et redémarrer le plus rapidement possible. Une équipe qui gagne est composée de trois excellents techniciens qui n’oublient pas non plus la dimension tactique de ce sport et une discipline sans faille. Le modèle de combat est généralement une aile volante dont la construction est simplifiée à l’extrême. Elle doit cependant être assez solide pour encaisser les efforts violents consécutifs aux figures serrées et rapides imposées par les pilotes. La technologie n’est pas absente de cette catégorie. Les moteurs (2,5 cc glow) sont simplifiés à l’extrême mais demeurent robustes, puissants et véloces.

combat 2Le combat est spectaculaire, parce que son issue n’est jamais certaine. Des grands champions se font parfois sortir très tôt de la compétition par d’illustres inconnus qui le resteront peut-être ensuite, mais qui à l’instant du combat ont eu la vista nécessaire à la victoire. C’est aussi cela qui caractérise le combat et la passion qu’il provoque chez les jeunes circularistes.

Une catégorie FAI avec des moteurs de 2,5 cc glow et une catégorie promotionnelle avec des moteurs 2,5 cc auto allumage constituent la filière “combat”. Les pays de l’Est sont particulièrement performants au niveau international. Trop peu de français pratiquent cette discipline qui pourtant intéresse les jeunes car elles demandent reflex, et engagement.

Votre prochaine visite de curiosité ou de retour aux sources…

…se fera dans l’une des trois clubs les plus connus de vol circulaire commandé que sont le CM Cachan (94) dont les pistes sont à La Queue-en-Brie dont le chef de file est Gérard Billon. Ce club est le plus ancien club circulariste français qui possède une école de modélisme très active ; le Cercle Modéliste de Blénod Lorraine qui anime deux écoles de modélisme l’une à Blénod-les-Pont-à- Mousson, l’autre à Tucquegnieux ; le CM Rouillé avec comme président Serge Delabarde qui anime également une école de vol circulaire.

Ces trois clubs ont la particularité d’organiser de nombreux concours nationaux et internationaux, GRAND PRIX DE FRANCE, OPEN DE PARIS et TOURNOI DES MELUSINS dans des stades dédiés au vol circulaire.

Mais vous pourrez trouver dans d’autres clubs peut-être moins structurés, à l’effectif moins nombreux mais tout aussi passionné, des conseils, des plans, du matériel, enfin des hommes et des femmes qui vous aideront à mieux connaître le vol circulaire, voire à vous y replonger sachant que beaucoup de modélistes ont commencé par le vol circulaire… quelquefois à l’école.

Ainsi nous vous conseillons les clubs de MRCSE Sainte-Eulalie dans la banlieue de Bordeaux, l’AC Saint-Etienne, le CM Dambenois dans le Doubs, l’AC Poitou près de Poitiers, le BAC à Baillargues dans l’Hérault, l’AMCL de Limoges, le MAC de l’Hérault à Montpellier, le MAC d’Aix-en-Provence), le Chouette Club de Beauvais et l’AMCQ de Vesoul.

De nombreuses compétitions sont organisées en France chaque année par ces clubs. Le circuit européen est aussi riche en compétitions de haut niveau. Notre pays a organisé deux championnats d’Europe et trois championnats du monde depuis 1978. Autant d’occasions de voir du spectacle et des machines d’une technicité insoupçonnée.

Conclusion… car il faut toujours une conclusion

Le vol circulaire existe toujours et encore, malgré ce que l’on entend. Il se pratique de plus en plus, notamment en Europe centrale et aux antipodes. Il permet de faire évoluer des modèles réduits dans des volumes tout aussi réduits. C’est un sport à part entière, très technique, assez physique et surtout immensément spectaculaire !  Venez’y donc voir, comme on dit chez nous : Il n’y a que des jeunes… même au-delà de soixante dix ans !